Caractéristiques principales du Sangria


photo prise à l'occasion de la sortie du 1.500 ème SANGRIA.
Quelques centaines d'autres le suivront ensuite !

Retrouvez l'article de Jacques Monseaux "A la barre du Sangria" (Revue bateaux novembre 1976!)

Les bateaux de Philippe Harlé ont du succès, mais ils sont encore produits en séries trop limitées pour faire vivre correctement la famille de l'architecte, qui a jeté l'ancre à La Rochelle. Fin 68, Henri Jeanneau souhaite ouvrir à la voile sa production alors cantonnée dans le motonautisme. Pour lancer sa nouvelle gamme, le chantier recherche les plans d'un bateau en polyester de moins de huit mètres, habitable, familial et économique, avec hauteur sous barrots et marchant bien à la voile. On sort tout juste du règne de la plaisance en bois, chaleureuse mais peu vitrée, faite pour affronter la mer plus que pour en jouir. Une première tentative, avec le Storm de Van den Stadt, n'ayant pas été convaincante, le directeur commercial, Olivier Gibert, confie à Henri Jeanneau : "Si vous voulez moderniser votre flotte, adressez-vous à Philippe Harlé, c'est un jeune architecte de La Rochelle bourré de talent." C'est ainsi que ce dernier dessine le Sangria, premier croiseur conçu selon le nouveau concept de "bateau plaisir".
Avec une coque de 7,62 mètres de longueur pour 2,70 mètres de largeur abritant quatre couchette réparties en deux poste avec une bonne hauteur sous barrots dans le carré, une table pour quatre, un WC marin, une cuisine avec sa huche à pain et un coin navigation avec une vraie table à carte; escamotable le Sangria devient le bateau de vacances par excellence, mais il s'avère aussi capable de bonnes performances. Engagés dans la Cowes-Dinard, l'année de leur lancement, les Sangria se classent second et troisième de la classe VI du Groupe des croiseurs légers.
Vendu alors 35 000 francs, le petit croiseur connaît très vite le succès escompté. Dès la centième unité, l'architecte, qui reçoit 1 % du prix de vente de chaque unité, revendique une augmentation d'honoraires de 0,5 %. Henri Jeanneau lui fait cette réponse, qu'il aurait sans doute mesurée davantage s'il avait connu la suite des événements : "Jusqu'au 150e, vous aurez 1 `%, au-delà, je double votre pourcentage". Le patron du chantier serait toutefois malvenu de se plaindre. Car avec près de trois mille unités mises à flot, le Sangria reste la meilleure vente de Jeanneau et de toute l'industrie nautique pour ce type de bateau. Un record qui explique - comme pour le Muscadet - le vif intérêt qu'il rencontre encore sur le marché de l'occasion.
Le Sangria subira deux cures de rajeunissement, en 1975 et 1979, et sera construit en version course avec un nouveau lest sous l'appellation GTE chez Gibert Marine. C'est donc un succès phénoménal qui inaugure la collaboration entre Philippe Harlé et le chantier jeanneau. Dans la foulée, ce dernier lancera la bagatelle de sept mille bateaux sur les plans de cet architecte : le Fantasia (1 500 unités) qui remplacera le Sangria dans les années 80, l'Aquila résolument tourné vers la régate, le Bahia, l'Attalia, le Folie Douce - cosigné avec Jean-Marie Finot devenu ensuite Brin de Folie (plus de 1000 unités). A la fin de sa carrière, après une interruption de plusieurs années, Philippe Harlé renouera avec le constructeur vendéen, en dessinant pour lui le Tonic 23, puis le Sun '1X'ay 27, dérivé du Fantasia, et, en 1990, le Sun-Way 25.

référence "Philippe Harlé et sa flottille" par Pierre-Henri Marin
sur le site COCO NIGHT ! le site officielle d'une classe officieuse www.ClasseCOCO.fr.st que je vous invite à parcourir.

Voiliers dessinés par Philippe Harlé

« Philippe Harlé, architecte naval  (1931-1991) a été l'un des architectes les plus féconds de la plaisance moderne. Sa carrière a débuté à l'époque où le contre-plaqué et le bois moulé n'avaient pas été éliminés par l'hégémonie du polyester. En moins de trente ans, Philippe Harlé a dessiné près de deux cents types de bateaux différents, pour la plaisance, la pêche, la mytiliculture et le transport de passagers. Une œuvre d'un éclectisme rare qui va du populaire Muscadet aux voiliers du Vendée Globe de Jean-Luc Van den Heede, en passant par le Sangria construit à trois mille unités. Comme le dit Alain Mortain qui fut son associé : « A part les porte-avions et les sous-marins, Philippe a tout dessiné. » Au total, pas moins de 14.000 bateaux, construits sur ses plans, naviguent dans le monde entier ! Le Chasse-Marée, n°121.
Vous pouvez vous procurer, sur ce site consacré aux voiliers dessinés par l'architecte du Sangria, un, plusieurs ou la totalité des plans de l'un des bateaux dessinés par Philippe Harlé, pour réaliser ou réparer le bateau que vous possédez ou que vous venez d'acquérir.


système de numérotation

Renseignements pris auprès de la société Jeanneau, le mode de numérotation de série du Sangria s'établirait comme suit : 5 chiffres et 2 lettres

xxxxx BE : correspondrait au classique hors-bord
xxxxx BX au classique in-bord
xxxxx BV au GTE

Quant au numéro 1372 que l'on retrouve souvent, ce serait le numéro de certificat de jauge et n'aurait donc rien à voir avec le numéro de série. Le numéro d' approbation est 20 correspondant à la 3ème catégorie de navigation.

Le premier Sangria serait sortie des chaînes de montage en 1972 et le dernier en 1983.
Je dis bien serait car voici une petite précision de Parick Vanot "Bizarre que le premier sangria soit sorti des chaînes   de  montage de la société Jeanneau  en 1972. Grillon Rêveur, d'après l'acte de francisation,à été construit en 1970 et franciser pour la première fois le 11 mars 1971 à Nantes. Il y a-t-il eu quelques unités  non répertoriées construite avant 1972 ?".

remarque d'Atoine Canet " Parcourant  le site avec grand plaisir comme toujours, je remarque que la numérotation de série du Sangria dont je suis propriétaire depuis mai 2006 (SPERED basé à Bénodet) diffère quelque peu de ce qui est indiqué. Comme le montre l’acte de francisation, il s’agit d’un NV avec moteur HB dont la numérotation se termine par BX et non BE comme on pourrait l’imaginer. Peut être s’agit-il d’une exception qui confirme la règle ou que chez Janneau il en est de même que pour Racine « Chez lui un beau désordre est un effet de l’art ».

Tous à votre acte de francisation. Si vous possédez des informations plus précises merci de nous les faire parvenir : asso@sangriaquilamis.org

J’ai retrouvé, après l’avoir perdu depuis pas mal de temps, la plaque « d’immatriculation » de mon Sangria (Neiz Vran). Il s’agit d’un Sangria GTE (bulbe grand tirant d’eau), acte de Francisation 1963/0690 certificat de jauge-type n° 1372. Année 1974  Acte rédigé à Brest le 20 juin 1978. Voici comment elle se présente : 

Jeanneau CN 85 les Herbiers année

1974 JANV

Type

V SANGRIA SE 422955

Cat navig

3

Poids ou Jauge

X X X

P.max

6 cv

Nbre personnes

5/7

Conforme aux dispositions du décret 69-216 du 28-2-69

N° d’approb

20

Pouvez-vous m’en dire plus sur ces significations ? Comme par exemple N° d’approb ? est-ce le n° de série ? Joël Fournier


vues en coupe

illustration de Bernard Rubinstein, journaliste à "Voile Magazine". Reproduite ici avec son aimable autorisation.

le Sangria, voilier rapide et confortable pour la croisière.

Architecte : Philippe Harlé
Chantier : Jeanneau
Nbre d'unités produites : 2.156 + 180 GTE
Années de production : 1969-1984
Longueur hors tout : 7,60 mètres
Flottaison : 5,80 mètres
Largeur : 2,70 mètres
Tirant d'eau : 1,25 mètres
Voilure au près : 21,50 mètres 2
Poids : 1.700 kg

Le carré

La cabine principale abrite une couchette sur chaque bord avec des coffres de rangements sous les matelas.
Des équipets sont aménagés dans le vaigrage. La hauteur sous roof atteint 1,72 m.
L'éclairage est assuré par de grands panneaux de plexiglas latéraux. La table du carré est assez vaste pour accueillir 6 personnes à l'aise.
 

Le poste avant

 

La cuisine

  la cuisine.
Le poste avant est une véritable cabine qui abrite 2
grandes couchettes transformables en lit pour 2 ou 3
personnes, des coffres de rangements.
 
A tribord, près de la descente, se trouve la
cuisine composée d'un réchaud 2 feux à gaz
butane, d'un évier avec pompe et réservoir de
50 litres d'eau, un plan de travail, un vaisselier
et un support à verres.
 

La table à cartes

 

La glacière

 

En face de la cuisine, sur bâbord, se trouve la table
à cartes qui coulisse sous la banquette de cockpit
lorsqu'elle n'est pas en service. On peut y placer une
carte demi-aigle. Un tiroir à cartes et une console
pour les instruments complètent le coin du navigateur.

 

Sur bâbord également, près de la descente, la
banquette dissimule une glacière très utile l'été
pour conserver au frais le petit rosé de Provence
ou le Muscadet...

 

Le cockpit

 

L'échouage

le cockpit.   échouage sur ses béquilles.

Le cockpit, d'un volume moyen, est suffisant pour
accueillir un équipage normal de 4 personnes. Le dessin
des banquettes et l'inclinaison des hiloires autorisent
une station confortable quel que soit le degré d'inclinaison.

   

Je sais, les photos sont un peu "vieillottes" mais je les remplacerai au fur et à mesure.
Ne rigolez pas car, après tout, le vôtre était comme ça dans sa prime jeunesse.

plans d'aménagements, document réalisé par FX Ricardou de "Voiles et Voiliers".

et comme ça, vous préférez ?

un Sangria modifié

Depuis son lancement, le Sangria a souvent subit des modifications au grès des envies et imaginations des propriétaires successifs.
Au hasard d'un surf Jérôme (merci au passage) a découvert ces photos d'un Sangria ayant subit quelques modifications. Etonnant !

 
 
Si le propriétaire faisait escale sur cette page qu'il n'hésites pas à nous contacter,
nous aurions plusieurs questions à lui poser.

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une manière d'aménager différemment son intérieur

Une photo trouvée sur le net par Bertrand "il semble que seule l'épontille ait été repensée.
En voyant la photo j'ai pensé que cela pourrait intéresser vos adhérents
". Effectivement elle est très intéressante, merci de cet envoi.


Parfois, ce sont aussi de belles restaurations comme ici
textes et photos de Laurent Pilon

Voici un peu plus d'un an que j'ai acheté un sangria 1971, PTE, et depuis il s'est écoulé une période de rénovation intense, qui m'a permis de connaitre à fond le Sangria, au point d'intervenir régulièrement sur le forum. Je me dois de préciser que je suis un ancien pro de la construction navale, puisque j'ai travaillé cinq ans (entre-autres), il y a déjà longtemps, dans un chantier de construction de prototypes de course (à voile).
Cette rénovation s'est faite à Rennes où j'habite, dans une base nautique au bord de la Vilaine. Depuis la dépose de la quille, et le remplacement des varangues, en passant par la réfection de la jonction-coque, et la renovation des aménagements intérieurs, pas un seul cm2 du navire n'a été oublié. Voici donc un Sangria qu'on pourrait croire sorti fraichement du chantier Jeanneau.

quelques photos prises le jour de la mise en l'eau, début mai 2006

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