Comparatif des 7,50 mètres
Responsable de l'essai : |
Daniel Allisy |
Avec la participation de : |
Emmanuel Allisy, Jean Dousset, François Guion, Gilles Mallet et Daniel Nottet |
Photos : |
Daniel Allisy et Jean Dousset |
Plans : |
Robbert Das et Claude Kirner |
Certaines
informations proviennent du livre "Guide des voiliers d'occasion de 5 à
9 mètres" paru aux éditions Loisirs Nautiques et réalisé par Emmanuel Van Deth. Passionné de voile, l'auteur a eu l'idée de rassembler dans un même volume les principaux voiliers présents sur le marché de l'occasion. Du Maraudeur (4,83 mètres) au Super Challenger (9 mètres), il y en a 198 exactement. |
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First 25 | Kelt 7,60 |
Sangria | Dufour 1800 |
Surprise | Gib' Sea plus |
Sangria contre Ecume de Mer | |
caractéristiques Sangria - Samouraï - Ecume de Mer |
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Le point de vue de : François GUION : Il va vite le First 25, sans bruit
et sans éclaboussure. La silhouette un peu lourde et
rondouillarde cache bien son jeu. |
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architecte : groupe Finot chantier : Bénéteau nbre d'exemplaires : 800 de 1980 à 1984 matériau : polyester longueur coque : 7,50 m longueur flottaison : 6,50m bau : 2,80 m hauteur sous barrots : 1,75 m tirant d'eau : 1,30 m (quillard) ou 0,80 à 1,70 m (quille relevable) déplacement : 1.800 kg lest : 700 kg surface voilure : 38 m2 catégorie de navigation : 3ème groupe HN : 11 prix moyen d'occasion : 13.000 € |
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et
celui d'Emmanuel Van Deth
:
Les formes un peu
rondes du FIRST 25 cachent un voilier très marin et plaisant à mener. Un
FIRST 25 équipé d'un moteur diesel et d'une quille pivotante (on
vérifiera l'état de cette dernière et le mécanisme sans fin) sera
proposé à un prix sensiblement plus cher qu'un quillard avec moteur
hors-bord. |
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KELT 7,60
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Le point de vue de Jean
DOUSSET : Le Kelt 7,60 séduit d'emblée par
ses formes qui donnent une impression de juste milieu
entre le trop rond ou le trop fin. |
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architecte : Jean Berret chantier : Kelt Marine nbre d'exemplaires : 489 de 1980 à 1984 matériau : polyester longueur coque : 7,60 m longueur flottaison : 6,50m bau : 2,88 m hauteur sous barrots : 1,80 m tirant d'eau : 1,30 m déplacement : 1.900 kg (quillard) ou 2.050 kg (dériveur) lest : 740 kg (quillard) ou 895 kg (dériveur) grand-voile : 12 m2 génois : 21,60 m2 spi : 48 m2 catégorie de navigation : 3ème groupe HN : 11 (GTE) ou 10 (PTE) ou 9 (dériveur) prix moyen d'occasion : 13.800 € |
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et
celui d'Emmanuel Van Deth
:
Elu "bateau de
l'année" 1980, le KELT 7,60 a connu un vif succès dès son lancement :
240 unités sont vendues en 1980 ! La version à grand tirant d'eau est
peu répandue et ne permet pas l'échouage. Le KELT 7,60 dériveur est bien
sûr la plus adapté à cet exercice, sauf dans la vase molle où celle-ci
fait piston dans le saumon, entraînant des entrées d'eau par le haut du
puit. Sur ce modèle, on tâchera d'observer la dérive et l'état du câble
de relevage. |
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SANGRIA
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Le point de vue d'Emmanuel
ALLISY : Malgré une vitesse un peu plus
faible que ses concurrents, le Sangria reste un bateau sûr
et très agréable à vivre en mer. |
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architecte : Philippe Harlé chantier : Jeanneau nbre d'exemplaires : 2.500 de 1969 à 1982 matériau : polyester longueur coque : 7,60 m longueur flottaison : 5,80m bau : 2,70 m hauteur sous barrots : 1,72 m tirant d'eau : 1,20 m à 1,48 m déplacement : 1.750 kg lest : 750 kg grand-voile : 12,50 m2 génois : 19 m2 spi : 40,50 m2 catégorie de navigation : 3ème groupe HN : 10 (NV et GTE) ou 8 (PTE) prix moyen d'occasion : 7.600 à 10.600 € |
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et
celui d'Emmanuel Van Deth
:
Vendu à plus de 2.000
exemplaires pendant 14 ans, il s'est taillé une réputation de voilier
solide et marin. Gibert Marine a construit les modèles GTE, plus
orientés vers la régate jusqu'en 1977, relayé ensuite par Jeanneau. La
version lest court peut s'échouer mais le safran porte si le fonds sont
un peu mous. Les Sangria construits entre 1976 et 1979 sont souvent plus
intéressants car ils présentent encore bien un prix raisonnable. Les
moteurs in-board des modèles les plus anciens sont à regarder de près. |
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DUFOUR 1800
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Le point de vue de Daniel ALLISY : Il est bien sympathique ce Dufour 1800 dû au crayon de Laurent Cordelle. Pas extrême, ça non ! Une silhouette assez jolie. C'est aussi un bon marcheur. J'ai particulièrement apprécié sa vitesse au largue et surtout sa stabilité de route. Au près, son cap et sa vitesse sont excellents mais il ne faudra pas trop le surtoiler. Au niveau de l'accastillage, le chantier Dufour n'a pas manqué à sa réputation de sérieux. Quant à l'intérieur, il reste le mieux fini des bateaux essayés. Peut-être n'est-il pas aussi chaud que certains autres mais un effort a quand même été réalisé. Compte tenu des rangements nombreux et bien disposés, et de la conception générale, le Dufour 1800 offre un fort bon exemple de voilier de croisière familial qui ne connaît pas de trou de vitesse, quelle que soit l'allure. |
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architecte : Laurent Cordelle chantier : Dufour nbre d'exemplaires : 1.200 de 1979 à 1982 matériau : polyester longueur coque : 7,65 m longueur flottaison : 6,70m bau : 2,71 m hauteur sous barrots : 1,75 m tirant d'eau : 1 m (quille courte) ou 1,30 m ou 1,50 m déplacement : 1.800 kg (quillard) ou 1.850 kg (dériveur) lest : 750 kg (quillard) - 800 kg (dériveur) grand-voile : 16,50 m2 spi : 50 m2 catégorie de navigation : 3ème groupe HN : 9 (GTE) ou 7 à 10 (suivant version) prix moyen d'occasion : 9.100 à 10.600 € |
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et
celui d'Emmanuel Van Deth
:
Le Dufour 1800 se
distingue de ses concurrents de l'époque par un volume beaucoup moins
important et un gréement 7/8 ème. Seuls le lest court et le dériveur
peuvent s'échouer sur béquilles. Robuste et entièrement contremoulé, il
vieillit bien, le modèle dériveur demande toutefois un examen plus
complet |
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SURPRISE
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Le point de vue de Daniel NOTTET : Un bateau gai ce Surprise, conçu pour le plaisir. Conçu pour procurer le plaisir le plus fort que peut distiller un bateau à voile qui doit en même temps être habitable. Habitable ? Parlons-en ! Peu, car en vérité l'équipage du Surprise préférera le vaste cockpit à la cabine basse. Mais la vraie vie, sur ce bateau, s'éprouve sur le pont. Le bonheur d'un gréement intelligent prélude aux griseries de la vitesse. Pas de fausse note dans cette architecture fine de mât rétreint, de capelage 7/8 ème, de cadènes reculées. Un Soling olympique ne ferait pas mieux ! Barre en main, c'est le premier prix ! Avec la surprise divine du grand largue et du vent arrière. A force 3. Chaque vague est un surf. A force 4, le planing jamais délicat, jamais angoissant, toujours parfaitement sain. |
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architecte : Joubert et Nivelt chantier : Archambault nbre d'exemplaires : 1.200 depuis 1976 matériau : polyester longueur coque : 7,65 m longueur flottaison : 6,60m bau : 2,48 m hauteur sous barrots : 1,45 m tirant d'eau : 1,60 m (quille fixe) ou 0,70 à 1,55 m (dériveur) déplacement : 1.180 kg (quille fixe) ou 1.280 kg (dériveur) lest : 500 kg (quille fixe) ou 600 kg (dériveur) grand-voile : 16,50 m2 génois : 17 m2 spi : 36,50 m2 catégorie de navigation : 3ème groupe HN : 19 (quillard et QP) ou 17 (dériveur) prix moyen d'occasion : 8.400 € |
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et
celui d'Emmanuel Van Deth
:
Le Surprise, présenté
en 1976 comme un day-boat rapide, constitue un solide palmarès en régate
dès l'année suivante. Devenu monotype, il est toujours capable
aujourd'hui de s'aligner en course avec succès. Les flottes les plus
actives se situent maintenant en Méditerranée, en Suisse (500 unités) et
en Italie. Disponible le plus souvent en quillard, 200 exemplaires
dériveur et quille relevable sont cependant sortis du chantier
Archambault. La version bi-quille a été lancée en 1999. |
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GIB'SEA - PLUS
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Le point de vue de Gilles MALLET : Tant pour le dessin que pour l'esthétique, le Gib'Sea Plus a vraiment l'air d'un quarter néo-zélandais. Au près, dans le petit temps, il est très agréable car il répond aux moindres mouvements de barre à la façon d'un dériveur. Par contre, dès que le vent monte un peu, le bateau ne supporte pas la gîte au-delà de 20 degrés. Mais c'est au largue que les sensations permettent de goûter au mieux ce merveilleux petit bateau de régate dessiné par Jean Berret. Car la conception même du bateau (un maximum de plaisir pour une somme d'argent minimum) et la monotypie déjà bien implantée en font un voilier de régate qui ne laissera pas l'amateur sur sa faim. A lui les courses de l'été pour un budget qui ne sera peut-être pas trop lourd à deux ou trois copains. |
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architecte : Jean Berret chantier : Gibert Marine nbre d'exemplaires : 196 de 1978 à 1983 matériau : polyester longueur coque : 7,90 m longueur flottaison : 6,10m bau : 2,50 m hauteur sous barrots : 1,45 m tirant d'eau : 1,50 m déplacement : 1.300 kg lest : 450 kg grand-voile : 15 m2 génois : 15,50 m2 spi : 32,50 m2 catégorie de navigation : 3ème groupe HN : 12 prix moyen d'occasion : 7.300 € |
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et
celui d'Emmanuel Van Deth
:
Joli monotype de
régate transportable, le Gib' Sea Plus répondait à l'époque de son
lancement à la jauge IOR, laquelle est rapidement tombée en désuétude.
Sa coque conserve un certain charme avec son grand tableau inversé.
Toujours dans le coup en régate et proposé à un prix abordable, c'est un
voilier séduisant mais son tirant d'eau conséquent lui interdit la
flânerie côtière. |
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Essai
comparatif SANGRIA -
ECUME de MER
"le
gros bras et le minet" réalisé par Daniel Allisy
référence
: "Voiles et Voiliers" numéro 54 - août 1975
Voici une introduction dans le plus pur style Allisy, Chien jaune, c'est un Ecume de mer, Loup blanc, un Sangria. Maintenant, embarquons... "Les deux étraves sillonnaient âprement la mer tel le robuste laboureur traçant bravement son sillon dans sa tartine de pain beurré, le matin avant le turbin. L'air frais qui piquait Colin au vif ne semblait émouvoir ni Chien Jaune, ni Loup blanc qui continuaient tranquillement à se tirer une vieille bourre dans le pertuis d'Antioche. A la connaissance de Colin, Chien jaune et Loup blanc, qui sont pourtant fort célèbres, n'avaient jamais navigué de concert. Peut-être aurait-il mieux valu dire de conserve, mais cela, Colin ne pouvait se résigner à le dire depuis que quelqu'un avait voulu le mettre en boîte. De part et d'autre, le silence était tendu : si tendu même qu'il en résonnait : on n'aurait pas entendu voler une bordée d'injures si une mouche n'avait pas piqué le fard de Miss Voiles, sous prétexte queue ne pouvait pas voir Loup blanc. De l'eau, s'égosillait-elle Comme s'il n'y avait pas déjà assez d'histoires d'eau entre Loup blanc et Chien jaune. Les deux énergumènes étaient justement en train de s'envoyer en lof, rapport à ce que le dernier arrivé tirerait son anguille du feu tout à l'heure lorsqu'il faudrait passer la note au voisin, là-bas du côté de chez André
" Tout émus à l'idée d'essayer Chien jaune et Loup blanc, précisons un Ecume de mer et un Sangria, nous étions partis le matin sans avoir eu la possibilité de faire aucune course. A peine le temps d'emprunter trois mousquetons sur un bateau voisin, histoire d'amurer nos génois. Nous ne savions pas ce qui nous attendait. Partis pour un petit galop d'essai - juste quelques bords le premier jour pour prendre les bateaux en main - nous nous sommes retrouvés à la nuit tombante en train de nous marquer joyeusement sous l'île d'Oléron. Mais commençons par le cornmencement. Un jour à "Voiles" nous avons décidé de faire l'essai de bateaux de huit mètres, bord à bord. Pauvres de nous ! Si nous avions su. Cela a commencé par un constructeur qui n'a pas voulu nous prêter son bateau (il paraît que nos critiques émeuvent). Et puis, il faut savoir que certaines longueurs de bateau hors tout incluent également le balcon avant. Dame ! Mon bon monsieur, huit mètres hors tout, c'est huit mètres hors tout ! Alors, plutôt que d'ergoter, nous avons mis notre petite fierté de côté et nous sommes partis à la pèche. A la pêche de bateaux éprouvés et comparables. Deux critères : une grande diffusion et une jauge en douane identique, car c'est finalement le meilleur paramètre de comparaison, dans la mesure où il définit, à peu de choses près, le volume intérieur d'un bateau : un bateau cela s'achète au kilo ! C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés à la barre du Sangria (5,24 tonneaux, plus de 1.000 exemplaires) et de l'Ecume de mer (5,26 tonneaux, plus de 800 exemplaires). Deux "bestsailers" comme dirait un publiciste de mes amis. Le premier est un peu plus trapu, 7.60 mètres de long. Le second, plus élancé avec ses 8 mètres (dans la version 1975, il a gagné 10 centimètres). Première question : à la voile que donnent-ils ? Vent d'est force 5. Dans le dos pour aller à 1 île de Ré. Première évidence, les deux bateaux ont des vitesses vraiment comparables. Le Sangria a peut-être tendance à démarrer un peu plus vite sur la vague, conséquence de son arrière plus porteur. Puissance de forme. Mais dès que l'on envoie les chevaux - traduisez le spi - l'Ecume retrouve le mors aux dents. Le Sangria serait un peu plus dandineur quand le clapot se croise sur l'arrière. Mais la stabilité de route des deux bateaux est bonne. Nous en étions là de notre Confrontation quand nous avons croisé un dériveur qui tentait de tirer des bords sous foc seul, drisse de grand-voile cassée net, pour regagner le port. Du Sangria nous lui envoyons un bout et nous repartons, avec le dériveur en remorque, vers La Rochelle. En route, nous rencontrons Michel Dufour qui revenait aux Minimes après avoir essayé son Dufour 24 dans la brise. Nous lui passons la remorque et nous reprenons notre compétition privée en mettant le cap sur Oléron, au largue, à la limite du décrochement. Les bateaux se tiennent bien. Pas de tendance à s'enrouler autour de la barre ; le sillage est propre. Attention, acheteurs de Sangria d'occasion, sachez que les premiers modèles ne comportent pas d'aileron devant le safran et ont tendance à être volages. Nous sommes ainsi gentiment emmenés jusqu'à Oléron. Nous décidons de remonter sur La Rochelle pour aller nous caler quelques dents creuses. Un petit tour à Fort Boyard, histoire d'y jouer les aventuriers, mais il y a vraiment trop de clapot pour y débarquer. Allez ! c'est décidé, nous rentrons. Au près. Dans le petit clapot qui a eu le temps de se lever, c'est la bagarre avec chaque lame. Un coup pour monter. Hop ! On redescend dans le creux. Un autre petit coup de barre. Ça y est, c'est passé. L'Ecume se débrouille bien, mais il faut y aller en finesse. Attention à ne pas charger l'avant : lorsqu'Emmanuel est allé amarrer un tangon volage, nous avons vu le bateau se planter d'un coup. Le lendemain, nous avons changé de bateau avec armes et Nikon. Du Sangria, je suis passé sur l'Ecume de mer. J'y ai goûté la même joie à la barre, l'aplatissement de l'étrave au niveau de la prise de chaîne, qui est caractéristique de l'Ecume 75, ne modifie pas le passage dans le clapot par rapport aux premiers modèles. Un petit plaisir à la barre cet Ecume de mer. Quant au Sangria, il demande un peu plus de mou dans les écoules. Sans doute est-il difficile de porter un jugement définitif sur des bateaux qui n'avaient pas de garde-robes dans le même état, ni des réglages de mât au quart de poil, mais en général, dans le clapot, il faut plus travailler le Sangria à la barre. De toute façon, la différence est minime car nous nous sommes tenus très longtemps sur un long bord de près. Avec la nuit, le vent tombe un peu. Les ris étaient déjà largués, mais les inters étaient encore en l'air. Celui de l'Ecume est un peu plus grand. Sur le Sangria, nous sentons manifestement que l'Ecume va nous échapper. Nous sommes en position favorable. Nous le marquons. Vite le génois ! A endrailler. L'Ecume essaie de passer au vent. Non ! Il manque de puissance. Nous continuons à le marquer, puis à la hauteur de Chauveau, nous envoyons en faisant le changement de foc. Chien jaune s'éloigne pendant que nous perdons de précieuses secondes à ouvrir le croc d'écoute du foc. Vive le nud de chaise... C'est fou ce qu'un bateau peut vous mettre dans l'étrave lorsque vous êtes stoppé par un changement de voile. Vite ! Envoie comme cela, il faut que ça aille ! Ça y est, c'est reparti. Tout le monde au vent ! On s'y croirait. Petit à petit, au fil des bords, nous reprenons le retard perdu pendant le changement de voile. Sur l'Ecume, Gérald n'a plus le temps de renvoyer son génois. Bien avant la tour Richelieu. nous les passons. Chien jaune en sera pour sa tournée ce soir. Et nous pour une fantastique journée ! Vive le Sangria, vive l'Ecume de mer, vive la France. |
SANGRIA | ECUME de MER | |
architecte : |
Philippe Harlé | groupe Finot |
chantier : |
Jeanneau | Mallard |
longueur coque : |
7,60 m | 8,00 m |
longueur flottaison : |
5,80 m | 5,90 m |
bau : | 2,70 m | 2,70 m |
tirant d'eau : | 1,25 m | 1,25 m |
déplacement : | 1.750 kg | 1.900 kg |
lest : | 750 kg | 700 kg |
nombre de couchettes : |
5 |
5 |
hauteur sous barrots |
||
au niveau du rouf : | 1,72 m | 1,70 m |
carré : | - | 1,72 m |
sous toilettes : | - | 1,37 m |
sous capot avant : | - | 1,42 m |
voiles |
||
grand-voile : | 12,50 m2 | 12 m2 |
génois : | 19 m2 | 22 m2 |
foc n°1 : | 10 m2 | 17 m2 |
foc n°2 : | - | 12 m2 |
tourmentin : | 5 m2 | 6 m2 |
spi : | 40,50 m2 | 50 m2 |
PLAN DE PONT /ACCASTILLAGE Sangria Le plan de pont du Sangria est sobre petit rouf en arrière du mât, plage avant dégagée (un rouf sur l'avant n'aurait pas permis de se tenir debout dans le poste avant et, de toute façon, la hauteur est bien suffisante pour les nuits, même mouvementées). L'antidérapant est un peu moins efficace que la "pointe de diamant" de l'Ecume, surtout sur le devant du rouf qui, pour des raisons de présentation, est bien glissant. La plage avant est ceinturée d'un bon cale-pied et manuvrer n'y est pas un problème. Sur l'avant, une baille à mouillage (le couvercle craque toujours quand vous marchez dessus, mais mille bateaux construits sont là pour attester que c'est solide). Deux taquets d'amarrage, chaumards sommaires (mais ça tient), davier à roulette en nylon. Quant au cockpit, il est sans histoire avec sa barre d'écoute centrale. Il est un peu moins agréable à la gîte que l'Ecume mais sachons apprécier le fait que ce ne sont plus les dossiers Louis XIII d'antan. Les coffres de rangement sont nombreux. Sur tribord, le coffre se prolonge jusqu'à l'arrière, ce qui permet d'y entreposer les béquilles. Sur bâbord, un autre coffre. Et encore un grand coffre à l'arrière. L'accastillage ? Pas surdimensionné, mais ce qu'il faut. Deux taquets pour les winches de foc, deux taquets arrière mais pas de chaumard. Drisses ramenées au cockpit le long des mains courantes. A propos de mains courantes, il faut préciser que les saisir n'est pas facile parce qu'elles sont pleines. Mieux vaudrait une bonne main courante classique. Ecume de mer Le plan de pont de l'Ecume de mer est élaboré, plus sophistiqué que celui du Sangria, bien dans la ligne de recherche du groupe Finot. Un exemple, tout ce qui dépasse et risque de constituer une gêne pour la circulation est intégré (rail de foc, taquet, main courante). Personnellement, je trouve qu'une telle solution facilite bien la vie, dans la mesure où la mise en uvre n'est pas trop onéreuse, notamment avec les problèmes d'écoulement qu'elle suppose. Il est idiot de concevoir des bateaux en plastique comme des bateaux en bois. Bravo donc ! Mais la médaille a son revers : un seul taquet sur l'avant, de taille il est vrai. L'ancien modèle avec ses deux taquets latéraux était sur ce point plus intéressant car comment amarrer les gardes avec un seul taquet ? Et l'éventuel bateau à couple ? Autre revers également : les mains courantes qui ne peuvent être saisies que du bout des doigts. Ces deux défauts mis à part, ainsi que le manque de taquet dans le cockpit (encore), il est certain que la circulation et la manuvre sur le pont de l'Ecume sont très aisées. De même, la position de barre, que l'on soit assis sur le banc ou sur le plat-bord, est très confortable. Le coffre arrière, intégré au cockpit, sert de siège : cette disposition permet d'être mieux placé lorsqu'il faut manuvrer avec un moteur hors bord. Quant à l'avant "design fashioned" il témoigne des recherches du groupe. Pièce d'étrave moulée avec un bon davier mais chaumards fermés, ce qui n'est pas toujours très pratique. Juste derrière, la baille à mouillage contient un petit mouillage normal : certains amateurs de mouillage forain regrettent - tout comme pour le Sangria d'ailleurs - de ne pas pouvoir y mettre plus de chaîne ni de nylon. Mais, vu la taille du bateau ce serait difficile si l'on ne veut pas charger exagérément l'avant. INTERIEUR Sangria La première chose qui s'impose lors que vous montez à bord d'un Sangria est que ce voilier a été conçu avant tout pour la vie en mer ; l'empreinte du vieux coureur qu'est Philippe Harlé est partout présente. Deux couchettes de chaque bord, l'une s'engageant sous le banc de cockpit à bâbord, l'autre s'avançant jusqu'à la cloison de mât du poste avant. Pas de dînette, ni de couchette double dans le carré. Mais en contrepartie toute une série de rangements derrière les de banquette. Ceux-ci sont très pratiques pour y ranger pull-overs et autres objets qu'il faut toujours avoir sous la main en mer. En passant, bravo Pour les équipets supérieurs qui s'avèrent extrêmement pratiques pour ranger mille petites choses que l'on ne sait jamais où mettre surtout dès que le bateau gîte. En mer, il est bien connu que l'équipage ne se sert jamais de la table pour manger sauf par grand beau temps : ici elle est pliante et rangée le long de la cloison du passage vers le poste avant. Pour certains, le manque de table fixe constituera un inconvénient, ne serait-ce qu'en raison du standing qu'elle confère et de l'agrément qu'elle procure au port. Mais, pour naviguer, elle est surtout une gêne. La table à cartes demi-aigle est très ingénieuse. Au repos, elle est logée sous le banc de cockpit bâbord, lorsque vous en avez besoin, elle coulisse au-dessus de la couchette. La position de navigation est confortable, car il est aisé de bien se caler quelle que soit la gîte. Pour lire une carte en mer, il faudra toutefois prévoir des élastiques afin de maintenir les documents. Les instruments et livres de navigation trouvent leur place dans l'équipet derrière. La cuisine avec son réchaud double à cardan est relativement spacieuse. Le grand placard en dessous est accessible par une porte. Il permet de ranger les ustensiles de cuisine et autres boites de conserve. Les couverts trouvent leur place dans des Tupperware, le long du bordé. L'évier profond manque de largeur surtout pour laver les casseroles. Sur l'avant, à bâbord, les WC. Ensuite est accrochée une petite penderie en plastique. Pour le rangement des cirés, il faudra se contenter des bas de couchette. Enfin, le poste avant avec son vaigrage écossais constitue une cabine très agréable à vivre bien qu'il y manque des rangements. En fin de compte, ce qu'il faut considérer dans le Sangria, c'est son prix. Ecume de mer La conception du carré de l'Ecume de mer est fondamentalement différente de celle du Sangria. Le groupe Finot a voulu dessiner un intérieur clair et confortable, incontestablement c'est réussi. La dînette, transformable en couchette double avec la table fixe - disons plutôt tournante - est d'un emploi aisé au port. Cinq personnes tiennent autour sans problème. Mais, évidemment, la présence d'une dînette sur un bateau de 2,70 mètres de large implique obligatoirement d'utiliser la largeur au maximum. Pas de rangements donc derrière ces couchettes. Ce serait d'ailleurs peu conforme à la ligne directrice des architectes du groupe qui essaient constamment de ménager des perspectives visuelles à l'intérieur de leurs bateaux. Résultat certain : des intérieurs sympathiques, agréables à vivre, mais peut-être moins pratiques (essayez donc de faire lever un équipier qui sirote tranquillement un gin tonic pour aller chercher une "petite laine" et vous verrez !). Pour la navigation, c'est la table fixe qui est utilisée, avec rangement intérieur pour les cartes. Il est certain qu'en mer, faire son point sur l'Ecume relève de l'acrobatie comparé au Sangria. Quant aux instruments, il est possible de les placer le long du bordé, mais nous sommes alors ramenés au problème précédent, c'est-à-dire aux bateaux avec des perspectives "fermées". La cuisine de l'Ecume de mer est complète : réchaud deux feux, évier large (mais point très profond). Le reproche que je ferai à cette cuisine est de ne pas se trouver sous la descente. Il n'est donc pas possible d'y cuisiner debout. Mais il faut bien voir qu'elle se trouve en avant pour ménager, la tête de la couchette cercueil (il existe, en option, une cuisine coulissante qui pallie cet inconvénient). En avant, se trouve un petit siège complètement inutile à mon avis (assis, vous ne vous trouvez pas en face de la table). Le couvercle de la cuisine peut se placer au-dessus et servir de desserte, en général, les gens qui naviguent tout un mois sur l'Ecume transforment cette plate-forme en un grand rangement pour la cuisine. Il faut noter enfin que la main courante située à bâbord est fort basse : pourquoi ne pas la placer dans l'angle supérieur du rouf ? En avant du carré, sur tribord, un WC avec deux vide-poches, l'essentiel du rangement derrière le siège étant accessible directement du carré. Sur bâbord, une glacière qui a pris la place de la penderie. Celle-ci est maintenant placée dans le carré, sur tribord, engagée sous le banc de cockpit et accessible par une grande porte, elle sert également de placards à cirés. Mais à la longue tout cela fera t-il bon ménage ? |
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quelques
données intéressantes
caractéristiques
- éléments de comparaison - coéfficients
SANGRIA | SAMOURAI | ECUME de MER | |
longueur de la coque (en m) : |
7,62 | 7,36 | 7,87 |
longueur de flottaison - L - (en m) : |
5,80 | 6,30 | 5,85 |
Bau maximum (en m) : |
2,70 | 2,45 | 2,68 |
Bau flottaison (en m) : |
2,16 | 2,28 | 2,29 |
Franc-bord avant (en m) : | 0,98 | 0,78 | 1,05 |
Franc-bord milieu (en m) : | 0,89 | 0,57 | 0,83 |
Tirant d'eau maximum (en m) : | 1,27 | 1,29 | 1,26 |
Tirant d'air (en m) : | 10,30 | 9,42 | 9,83 |
Déplacement en charge - D - (en tonne) : | 2,040 | 2,150 | 2,200 |
Poids en ordre de marche (en tonne) : | 1,600 | 1,600 | 1,750 |
Poids du lest (en tonne) : | 0,700 | 0,700 | 0,725 |
Nature du lest : | fonte | fonte | fonte |
Hauteur sous barrots (en m) : | 1,72 | 1,25 | 1,70 |
Largeur entre couchettes (en m) : | 0,66 | 0,84 | - |
moyenne des passavants (en m) : | 0,40 | - | 0,36 |
jauge en douane (tonneaux) : | 5,20 | 3,69 | 5,26 |
jauge I.O.R. (en m) : | 5,48 (18') | 5,80 (19') | 5,48 (18') |
surface diverses (en m2) |
|||
surface du triangle AV (1) : | 12,60 | 11,42 | 14,90 |
surface maximum du génois (2) : | 19,10 | 16,50 | 21,90 |
surface du foc n° 1 : | 14,90 | 11,37 | 17,00 |
surface de la grand-voile (3) : | 13,80 | 10,12 | 12,30 |
surface maximum (2+3) : | 32,90 | 26,62 | 34,20 |
surface pour la jauge - V - (1+3) : | 26,40 | 21,54 | 27,20 |
surface du maître couple immergé en charge - B - : | 0,700 | 0,650 | 0,770 |
surface de dérive (en m2) |
|||
coque seule : | 1,75 | 1,78 | 1,75 |
aileron : | 1,20 | 1,43 | 1,10 |
aileron AR: | 0,25 | 0,34 | 0,12 |
safran : | 0,26 | 0,33 | 0,28 |
totale : | 3,46 | 3,88 | 3,25 |
surface mouillée totale - M - : | 13,22 | 14,78 | 13,32 |
position du centre de dérive et du centre de carène par rapport au milieu de la flottaison (en % de L) |
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CD : | 8,30 | 6,30 | 5,90 |
CC : | 5,20 | 1,60 | 2,65 |
écart entre CV et CD (en % de L) : | 21,40 | 10,50 | 20,50 |
coéfficients |
|||
aptitude à naviguer par petit temps V / M : | 2,48 | 1,80 | 2,57 |
vitesse moyenne V / B : | 37,70 | 33,13 | 35,30 |
vitesse limite (coéfficient prismatique) D / B x L : | 0,500 | 0,525 | 0,490 |
raideur à la toile |
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15 degrés : |
3,66 | 5,49 | 4,00 |
30 degrés : | 6,59 | 8,54 | 7,56 |