Le bateau dans les mains des SangriAmis
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» Un jour, j’en aurai un ! « texte et photo de Gilbert Corbières
Portant le nom de terres sauvages, rudes et ventées, où les « r » roulent emportés par la Tramontane, j’ai toujours vécu à coté, sur ou sous la mer Méditerranée. Enfant, je passais toutes mes vacances entre la plage, les plongées, les barques de pèches, les catalanes et la garrigue.
C’est à Marseille, où poursuivant mes études que j’ai rencontré le SANGRIA, il s’agissait d’un des premiers modèles, propriété du père d’un compagnon d’études qui se cherchait un équipier et a très vite trouvé.Nos navigations se sont ensuite poursuivies sur des quart et half-tonner mais la régate je n’étais pas fait pour cela. [singlepic id=357 w=420 h=340 float=left]J’étais entré en amour avec CE voilier « un jour, j’en aurai un ! »
Plutôt contemplatif, le nez chargé des odeurs d’épices débarquées des cargos et le regard fixé sur la ligne d’horizon, les parcours entre 3 bouées n’étaient décidément pas faits pour moi.
Ce fut au bout de 30 années que je réalisais mon rêve, posséder un Sangria. Pourquoi celui là et pas un autre ? Je ne saurai l’expliquer que par ses simples mots : C’est le seul où je me sente réellement à la maison.
Nous avons eu et j’ai navigué sur d’autres voiliers, mais seul le Sangria trouve grâce à mes yeux (sauf les catalanes, mais là il s’agit d’une autre histoire). La première partie du rêve s’est réalisé il y a plus de 3 ans, nous l’avons rencontré et acheté !
Mais avant de réaliser la seconde /entrer dans le Vieux Port de Marseille, avec Marie-Claire, à la barre de notre bateau / sitôt l’achat effectué nous nous sommes attelés à le remettre en état, il a été entièrement démonté et remonté de la quille à la tète de mat.
Nous avons failli réaliser la deuxième partie du rêve ce mois de juillet mais il aura fallu attendre août 2006, hélas après les vacances, pour nous équiper d’un radeau de survie et d’une annexe, chaque chose vient à point pour qui sait attendre….
Marie-Claire avait été quelque peu dégoûté de la voile, quant sur notre Brio, dont nous étions co-propriétaires, nous avions essuyé un violent coup de vent imprévu, comme seule notre grande bleue peut nous en réserver ; patience et modération nous ont permis de retrouver un équipage cohérent au cours de nos travaux, de nos précédentes navigations de jour et de nuit et de notre cabotage estival entre Port-Camargue et Port-Vendres.
« L’important dans le voyage, ce n’est pas le bout du voyage mais le chemin lui-même. ». Nous y sommes presque, Marseille nous arrivons et tu ne seras qu’une étape sur notre chemin. (Photo : Marie-Claire, Gilbert et CORBIERES IV)
Jean-Yves DELABORDE nous présente BIG BISOU son Sangria PTE de 1976
J’ai effectué quelques modifications depuis que je le possède (1995) qui ont amélioré son comportement sous voiles. Comme par exemple :
Mise en place d’un accastillage de solent (entre autre rail spécifique). Le solent (par rapport au foc de route d’origine) me permet un meilleur contrôle du vrillage de sa chute ce qui m’autorise à le porter de 10-12 à 35 nœuds de vent.
[singlepic id=358 w=320 h=240 float=left] Rallongement du safran à crapaudine (version hors-bord) de 28 cm avec pour objectif d’obtenir une meilleure maîtrise au portant (comme vous le savez, c’est un bateau délicat qui a tendance à passer sur sa barre autant en abattée qu’en auloffée). Résultat mitigé au portant où cela ne suffit pas à empêcher les embardées mais limite fortement les pertes de contrôle, par contre c’est devenu une « bête de près » (forte réduction de la tendance à dériver due au lest court permettant de mieux capeyer). La dureté de la barre est restée quasi constante ayant pris la précaution d’augmenter la compensation par modification de l’angle du bord d’attaque par contre avec l’usure des bagues il est apparu une légère vibration au dessus de 6,6 nœuds (si vous voulez des précisions sur la méthode de construction employé, n’hésitez pas à me contacter).
Mise en place de 1700 l de volumes de flottabilité répartis uniformément et remplis de mousse de polyuréthane+polystyrène expansé de manière à éviter toute déformation (car j’avais comme projet de faire la grande traversée mais avec une sécurité maximale). A ma grande surprise cela a facilité le passage dans les vagues par augmentation de la rigidité de la carène.
Les autres aménagements et réfections
[singlepic id=359 w=320 h=240 float=right] Pour le plaisir de naviguer :
Essentiellement achat de voiles de qualité dont un génois en sandwich dacron-mylar qui a transformé le comportement du bateau et que je conseille vivement. Dans les risées, le bateau ne se vautre plus, il gîte un peu plus et accélère et permet également un parfait contrôle de la risée à la barre en restant plus facilement sur le « fil du rasoir ». Dans le petit temps son imperméabilité à l’air lui donne plus de puissance.
Pour la manœuvre :
– Enrouleur de génois Furlex® (qui par rapport aux autres ajoute un réglage supplémentaire par la possibilité (brevetée) de vriller le profil et donc de résorber encore plus le creux).
Winch de 25 au lieu de 16 (pas self-tailing car achetés d’occase).
– Un guideau manuel vertical de marque Plastimo qui malheureusement n’est plus fabriqué (allie légèreté, faible encombrement et puissance, mais ne permet pas le mouillage contrôlé comme un système avec frein).
[singlepic id=361 w=420 h=340 float=left][singlepic id=360 w=220 h=140 float=right]
Pour le confort :
– Installation d’un chauffage Wallas® 1300 à air pulsé fonctionnant au kerdane avec un thermostat dans le carré et un thermostat dans la cabine avant (l’envoi de l’air étant sélectionnable très facilement).
– Réfection des vaigrages avec sous couche de liège pour l’isolation (disparition de toute condensation l’hiver).
– Installation de l’eau de mer à l’évier et d’une vache à eau supplémentaire de 50 l me permettant de rester parfois jusqu’à une semaine en totale autonomie (un panneau solaire mobile de 50 w me donnant l’autonomie électrique).
Pour la sécurité :
– Rehaussement des filières à 60 cm.
– Nombreuses cadènes d’amarrage pour frapper son harnais et mise en place de lignes de vie.
– Doublage des dalots de cockpit.
– Feux de mouillage et de navigation en tête de mât.
– Feu de pont.
– Remplacement du gréement dormant, et révision complète du mât avec remplacement des rivets et traitements locaux pour éviter toute électrolyse.
– Remplacement des plexiglas des hublots qui s’étaient faïencés par du 8 mm d’épaisseur (au lieu de 6) et mise en place d’un hublot sur la face frontale du rouf pour pouvoir de l’intérieur voir le plan d’eau sur l’avant.
– Réfection totale du circuit électrique.
– Mise en place d’un épontillage en u (car un de mes amis possesseur d’un sangria eu un jour la surprise de voir son pont s’enfoncer à ce niveau et après renseignement il apparaît que c’est une des faiblesses de ce bateau avec l’absence d’un varanguage des fonds).
Cette liste est loin d’être exhaustive (je ne parle pas par exemple de la réfection de la peinture des œuvres mortes, des traitements préventifs contre l’osmose, des diverses améliorations de l’aménagement intérieur ainsi que celles de l’accastillage).
[singlepic id=362 w=520 h=440 float=center]Comme vous pouvez le voir avec ces photos, c’est un beau bateau très bien entretenu et ayant de la gueule sous voiles. C’est un merveilleux bateau qui est marin, amusant, vraiment habitable et avec qui j’ai partagé de nombreux moments d’osmose.
Bon pour la régate le Sangria ?
J’ai mis IMPREVU sur sa première régate. Son comportement étant très satisfaisant en course, il en fera d’autres. Le SANGRIA peut vraiment courir avec d’autres bateaux sans être ridicule, bien au contraire ». Dominique Rolland
[singlepic id=363 w=520 h=440 float=center] IMPREVU sous spi. Sangria classique de 1979 basé à Golfe-Juan (06)
A propos justement du comportement du Sangria en régate, Laurent écrit : Samedi dernier à Douarnenez avait lieu la grande classique « la régate des associations » organisée par le winches club de Tréboul. Le principe est simple et très convivial : la moitié de l’équipage des bateaux doivent être membres de l’association dont ils défendent les couleurs. 35 voiliers sur la ligne de départ, du Melges 24 au Sélection en passant par les inévitables class 8 et rush régate. Pourtant, 2 sangria étaient sur la ligne dont le mien « Jehol », classique de 1971 et « A bout d’souffle », classique de la même génération . Bonne régate des 2 bateaux qui finissent à 59 secondes l’un de l’autre et, à la remise des prix, nous avons eu l’agréable surprise de constater que nous gagnons le classement côtier : 1er : Jehol, 2e : A bout d’souffle (18 bateaux). 2e bonne surprise, le classement général. Là ça tient du délire « Jehol » 4e derrière un Rush régate, « A bout d’souffle » me talonne et occupe la 5e place (35 bateaux). Le repas des équipages fut très sympa et les performances des bateaux dignement arrosées. Pour anecdote, c’est l’Armagnac MK II « weldom » de l’inévitable Claude Tanniou qui a mis tout le monde d’accord. Samedi 29 juin 2003, c’était votre fête M. Harlé !!!
message de Pierre-Alain « Tahina » déposé sur le forum :
Aujourd’hui (dimanche 12-10-03), première régate officielle pour « Tahina » Sangria classique de 74. Au départ il y avait 200 bateaux et Tahina se classe 140ème (bouuuuh que j’ai honte !!!). Dans les cinquante premiers sur les 10 premiers milles, il a suffit d’un long bord de près pour se faire passer par une centaine de bateaux !!! Ceci parce que grosso modo je perdais une dizaine de degré par rapport à la grande majorité. D’où ma question : à quel angle au vent vous arrivez à remonter avec un sangria PTE par mer plate et vent de force 3 à 4 ?
La course des ports Vendéens
Articles et photos de Patrick VANOT : patrick.vanot@free.fr
[singlepic id=364 w=320 h=240 float=left]Voici venu le temps, de vous présenter mon fier vaisseau. Un SANGRIA de 1970 nommé GRILLON RÊVEUR (une vielle dame de trente deux ans diraient les Anglais). Il est probablement l’un des plus anciens « sangria » encore navigant, et je m’évertue à le rendre le plus fringant possible. C’est aussi l’occasion de vous présenter la COURSE CROISIÈRE DES PORTS VENDÉENS qui se déroule sur quatre jours début juillet. Il y avait trois sangrias sur quatre vingt bateaux cette année 2002. Les photos qui suivent ont été prises durant cette régate.
ci-contre : Peu après le départ de la première étape, de Port Bourgenay (mon port d’attache) à Port Joinville (île d’Yeu).
de gauche à droite vous pouvez voir Alain, moi même, Giselle et Marie-Laure. [singlepic id=366 w=320 h=240 float=right] – Deuxième étape de Port Joinville à l’herbaudière (île de Noirmoutier). Journée mémorable! Nous essuyons du gros temps, 35 nds de vent et des creux de 3 à 4 mètres. En empannant autour de la bouée de l’Aigle, j’éclate ma grand’ voile (qui était bien fatiguée), et nous finissons sous génois seul.
[singlepic id=365 w=320 h=240 float=left]- Troisième étape de l’Herbaudière à Saint Gilles Croix de Vie. Je n’ai pas pu remplacer la grand’voile, nous assurons la course avec le génois et le spi. Heureusement la météo est plus clémente et nous arrivons à St Gilles bons derniers mais avant la fermeture de la ligne. Nous avons récupéré le tourmentin d’un Nicholson 33 de notre club (Association Nautique de Bourgenay) et nous l’avons grée à la volée en remplacement de la grand’voile (folklorique mais peu efficace). En tout cas GRILLON RÊVEUR c’est fait remarquer avec sa voile de fortune et comme récompense à notre ténacité nous avons reçus une caisse de Château Tayac 1996 (un petit côte de Bourg pas dégueu du tout). Pour ceux qui seraient intéressés par ce type de course, CONTACT : ports.vendeens@wanadoo.fr
Patricia et Pierre-Alain TOCCI
naviguent depuis 1998 sur « Tahina », un Sangria de 1974
Tous les deux ont déjà pas mal travaillé, lui et sa femme, pour le remettre en ordre de marche car c’était un bateau qui n’était plus sorti à la voile depuis longtemps de la rade de Toulon. Après avoir revu l’essentiel pour naviguer en sécurité, ils ont profité du premier été pour aller tirer des bords sur les côtes de Corse et du deuxième pour découvrir l’Italie et le Golfe de Gènes. Le troisième a été occupé par la naissance de la petite Marine qui vient de tirer ses premiers bords à 9 mois, le week-end dernier ! Ils s’attaquent à présent à l’esthétique et à l’amélioration du plan de pont.
Les plus du Sangria à nos yeux
– C’est un bon « marcheur ». C’est à dire que, bien réglé, il peut facilement tenir tête à des bateaux plus récents. Il apprécie particulièrement une petite brise (3 à 4). Au-delà, il faut songer à réduire la voilure sous peine de gîte excessive (sa meilleure vitesse est obtenue avec une quinzaine de degrés).
– Il passe très bien dans le gros temps : j’en ai fait l’expérience sur un retour de Corse où l’on a malheureusement essuyé un bon coup de Mistral : force 8, puis 10 dans le courant de la nuit. Après avoir vainement tenté de « faire du cap » pour se mettre à l’abri par le chemin le plus court, on s’est finalement mis en fuite vers le golfe de Gênes. Le bateau est resté tout le temps manœuvrable (GV affalée et tourmentin), il filait ses 7 nœuds, encaissant parfaitement les plus grosses lames.
– Il offre un double espace de vie : un cockpit agréable de part sa largeur aussi bien au mouillage qu’en navigation, et un carré convivial pour qui n’est pas trop grand (la hauteur sous barrot n’est réellement présente que sous la descente).
et maintenant les moins
– C’est un bateau qui humidifie volontiers ses occupants dès qu’il rencontre un clapot un temps soit peu marqué (là, c’est ma femme qui me souffle ! ! !).
– Avec la famille qui s’agrandit, on commence à regarder de plus près les bateaux disposant d’une cabine arrière.
D’autre part un Sangria peut être équipé en 3ème catégorie (pas en 2nd à ma connaissance). Pour ma part, j’ai équipé « Tahina » en 3ème : j’ai donc installé tout l’équipement nécessaire hormis la survie, que je loue pour les périodes où l’on navigue effectivement en 3ème. Le reste du temps, il est donc rétrogradé en 5ème. Ceci dit, je ne vois pas trop l’intérêt d’un classement en 2nd compte tenu des navigations que l’on est en mesure d’envisager au départ de Marseille. Le problème se pose uniquement si on veut faire route en direct sur les Baléares. Mais malheureusement, à la belle saison, par régime de brises, il n’y a quasiment plus de vent au large (au delà d’une trentaine de milles)…. Alors, à moins d’être un accroc du moteur …. Tiens, en parlant de moteur, on trouve des Sangria équipés soit de in-board, soit de hors-bord. « Tahina » lorsque nous l’avons acheté avait les deux, mais le in-board était hors service depuis longtemps. Compte tenu du coût des réparations nécessaires, nous avons décidé de le débarquer : plusieurs avantages : plus de mauvaises odeurs dans la cabine, un grand coffre sous le cockpit (parfait pour la survie ou l’annexe), gain de poids et plus de traînée inutile une fois l’arbre d’hélice déposé. Au final, on a un bateau plus rapide (on a gagné un gros ½ nœud) et malgré tout performant au moteur. Le meilleur moteur (qui a rendu malheureusement l’âme à terre par la négligence et l’incompétence d’un chantier) à nos yeux restera le Yamaha 4 temps 9.9 ch. arbre très long et hélice forte poussée que l’on avait au début. Vitesse de croisière au moteur 5,5 nœuds, consommation ridicule, bruit pas trop désagréable (ça ne reste qu’un moteur …. Beurk !), pas d’odeur (en comparaison à un 2 temps). Il nous a bien aidé à de nombreuses reprises dans le mauvais temps (il ne sortait pas de l’eau), et les manœuvres portuaires deviennent un plaisir (en comparaison à un in-board).
Bref, un Sangria est un très bon bateau mais sur Marseille, attention, le plus important n’est peut être pas le bateau, mais la PLACE. Avec le temps, je pense qu’il vaut mieux avoir un bateau un peu moins » bien » près de chez soi, que le bateau » idéal » à 100 km de son home sweet home. La première année, on fait les kilomètres avec plaisir, la deuxième uniquemement pour les week-end complets et la troisième on trouve que le vélo en famille c’est finalement pas si mal ! !